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TROUBLES OPPOSITIONNELS

1. Définition

On parle de troubles oppositionnels lorsque le jeune adopte un comportement opposant, provoquant

voire violent envers l’adulte, refusant d’obéir aux règles. On parle de comportement opposant

lorsque ces comportements persistent plus longtemps que la « normale ». Le trouble oppositionnel

s’explique par un déficit dans le développement moral du jeune, celui-ci s’expliquant de

diverses manières abordées sous les points 3 et 5.

 

2. Le jugement moral

Le jugement moral définit la capacité à distinguer le bien du mal. Le psychologue américains Lawrence Kohlberg a défini trois grands niveaux dans le développement moral chez les individus. Chacun de ces niveaux comporte, à son tour, deux stades. Ces paliers sont intégratifs, c’est-à-dire qu’une personne au stade 3 a déjà intégré les stades 1 et 2.

Résumons les brièvement:

  1. La moralité pré-conventionnelle : l’enfant perçoit des règles mais de manière égocentrique, dans son intérêt personnel, simplement à travers la punition (au stade 1) et la récompense (au stade 2), sans prendre en compte l’aspect sociétal des règles.

  2. La moralité conventionnelle : le jugement moral se fait en comparant l’action aux attentes de la société. L’individu obéit alors aux règles et ce même quand il n’y a pas de punition ou de récompense en jeu, poussé par l’envie d’être bien vu par les autres (au stade 3) ou simplement parce qu’enfreindre une loi est jugé important pour le maintien de l’ordre social (au stade 4).

  3. La moralité post-conventionnelle : la moralité post-conventionnelle voit au delà des normes morales de la société, c’est-à-dire que l’individu a des principes et qu’il est tout à fait capable d’enfreindre une loi pour respecter ses propres valeurs s’il les considère comme justes.

 

3. Quelles sont les causes des comportements difficiles chez les enfants ?

Les causes peuvent être d’ordre sociales si, au sein de la famille, les comportements violents sont banalisés.

Mais la plupart du temps, les comportements difficiles auront des causes psychologiques.  Séparation, abus sexuels, maltraitance ou encore abandon causant trouble de l’attachement sont autant de raisons qui expliqueraient l’origine des troubles du comportement.

 

4. Comment se manifestent-ils ?

Il existe trois types de violence : les violences physiques, verbales et psychologiques.

Nous pourrons suspecter un trouble du comportement grâce à divers signes : impulsivité, anxiété, méfiance envers autrui, mauvaises réactions face à la frustration, mise en danger de soi, automutilation, vandalisme, violence envers les animaux, crises de colère, refus d’obéir aux règles, refus d’accepter ses erreurs, tendance à crier, mentir, être grossier, se battre, défier l’autorité, vouloir faire peur, vouloir dominer, manquer de respect, adopter une attitude d’opposition.

Bien entendu, tous ces signes ne seront pas forcément présents chez tous les jeunes présentant des troubles oppositionnels.

 

5. Comment peut-on les expliquer ?

N’oublions jamais que, de manière générale, ce n’est pas avec nous personnellement que l’enfant à un problème, c’est avec la figure d’adulte en elle-même.

 

Certains comportements peuvent s’expliquer par des carences affectives, un manque d’estime de soi, un besoin de tester le lien que l’enfant entretient avec l’adulte. Peut-être l’enfant a-t-il été trop souvent soumis à la frustration et que sa manière de l’exprimer est inadéquate, peut-être a-t-il été victime de rejet, de souffrance, de la part de sa famille ou d’un groupe,… Cela expliquerait le besoin de pouvoir qu’a cet enfant, afin de combler le sentiment d’impuissance ressenti face aux situations difficiles.

 

Parfois, c’est le sentiment d’insécurité qui poussera les enfants à vouloir contrôler leur milieu et, ce, en devenant agressif. La peur de l’échec, à nouveau expliquée par une faible estime d’eux-mêmes, pousse certains jeunes à vouloir contrôler à tout prix toutes les situations qui se présentent à eux.

 

Il peut également arriver que certains enfants vivent des situations extrêmement difficiles sans jamais en parler à qui que ce soit. En toute logique, vint un moment où celui-ci explose littéralement.

 

En résumé, nous pouvons dire que, dans la majorité des cas, les comportements oppositionnels s’expliquent par un besoin de sécurité, un besoin d’amour et un besoin d’estime non satisfaits.

 

6. Comment réagir face à ces comportements ?

Le plus important sera, non pas d’interdire simplement le mauvais comportement, mais surtout d’expliquer pourquoi il est inacceptable Il faudra établir des règles strictes, et ce avec la participation des élèves, si nous sommes en situation scolaire. Il est extrêmement important que la charte de classe soit élaborée avec eux, au cours d’une réflexion. L’enseignant devra également veiller, dans le système de félicitations/punitions, à faire preuve d’une certaine rigueur. En effet, ces enfants sont très sensibles à l’injustice, il faut donc la bannir et faire comprendre que nous sommes le plus juste possible et ne tolérerons pas de traitement de faveur, par exemple. N’hésitons pas non plus à gratifier tous les comportements positifs, afin de redorer leur image d’eux-mêmes.

Ne défions pas les enfants, évitons les confrontations, restons calme et posé en toutes circonstances dans nos paroles, car il faut absolument éviter que la situation dégénère en affrontement physique.

 

Si l’individu remarque que l’on est stressé, pas à l’aise face à la situation, il en profitera pour nous monter encore plus la tête, notre langage corporel est donc très important. Tenons nous droit, la tête haute, restons calme, respectons l’espace vital de l’autre lorsque nous l’approchons. Tous ces signes montreront à l’autre que nous sommes confiants.

 

Afin d’aider les enfants, qui souvent refoulent et gardent pour eux leurs sentiments, jusqu’à l’explosion de colère, organisons avec eux des ateliers artistiques au cours desquels ils pourraient exprimer leurs émotions, sans aucun jugement.

 

Pour les enseignants, l’ouvrage « Enseigner à des élèves ayant des comportements difficiles » (cf. sources) propose des situations types clairement expliquées avec des solutions envisageables à adopter, en réaction aux mauvais comportements de l’élève (pages 132-138).

 

Sources :

  • LEURQUIN Paul & VINCELETTE Stéphane, Gérer les comportements difficiles chez les enfants, Éditions Erasme, Collection « À la ressource », Namur, 2013.

 

  • HOWARTH Roy, 100 idées pour gérer les troubles du comportement, Éditions Tom Pousse, Paris, 2013.

 

  • LE MESSURIER Mark, Enseigner à des élèves ayant des comportements difficiles, Éditions Chenelière Éducation, Collection « Didactique / Citoyenneté et comportement, Québec, 2013.

 

 

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