top of page

ASPECTS CLINIQUES DE LA PRISE EN CHARGE

DE L'ENFANT À LA PERSONNE VIEILLISSANTE

L'anorexie mentale

Définition

L’anorexie est une maladie mentale provoquant l’incapacité de se nourrir

normalement. Il s’agit d’une obsession et d’une peur intense de manger.

Bien qu’elle touche également des hommes, 9 anorexiques sur 10 sont

des femmes. Les personnes anorexiques ne choisissent pas de l’être,

elles le deviennent malgré elles.

 

Clarifions tout de même : l’anorexie mentale ne se résume pas au simple fait d’entamer un régime. Au départ, la caractéristique principale est la peur : peur de grossir, peur de manger trop gras, … Petit à petit, l’impression d’être trop grosse, trop moche, d’avoir trop de graisses va venir se greffer aux peurs. Cela va ainsi devenir obsessionnel et pousser l’individu à maigrir en se privant de nourriture, faisant du sport, etc

 

La minceur et la perte de poids deviennent donc une obsession. Manger ne sera plus un plaisir, le comptage des calories sera rigoureux et les aliments seront soigneusement triés, ce qui engendrera de nombreuses carences.
 

 

Selon de DSM IV, pour être reconnu comme anorexique, plusieurs

symptômes doivent être présents :

  • refus de maintenir un poids au delà de la norme minimale.

  • peur de prendre du poids.

  • altération de la manière dont son propre corps est perçu (le 

      sujet se voit gros alors qu’il ne l’est pas).

  • estime de soi influencée par le poids.

  • perte des règles pour les filles.

 

Les personnes anorexiques manquent souvent de confiance en elles, ont un besoin de contrôle exagéré, sont extrêmement perfectionnistes, ont peur d’être jugées et ont une très mauvaise estime d’elles-mêmes.

 

Il est important de préciser que la personne anorexique ne souffre pas d’une psychose qui engendrerait une distorsion de la réalité, il s‘agit surtout d’un sentiment : elle sait qu’elle est maigre, mais elle se sent grosse.

 

Il existe deux types d’anorexie : l’anorexie restrictive ou l’anorexie boulimique.

 

L’anorexie restrictive

Cette forme d’anorexie est la plus répandue. Dans ce cas, l’individu refuse totalement de s’alimenter. Le besoin de contrôle est extrêmement fort : contrôler son corps et les calories ingérées. La maigreur est très clairement visible et ils en sont fiers.

 

Les causes sont variées et différentes selon les sujets, mais la plupart du temps, c’est un choc psychologique, un évènement traumatisant ou un dysfonctionnement familial qui en sera à l’origine. Ces chocs provoquent du stress chez l’individu qui éprouve alors le besoin de maitriser la situation. Il répond à ce besoin en arrêtant de s’alimenter.

 

Le traitement de cette maladie sera long et demandera un gros travail de la part d’une équipe pluridisciplinaire.

 

L’anorexie boulimique

L’individu alterne, dans ce cas-ci, les phases de restrictions et de boulimie. Pour pallier les phases de boulimie, ces personnes ont recours à des processus divers tels le vomissement ou l’activité sportive intense.

Elle entrainera ainsi une dénutrition et une perte de poids, qui sera, cependant, visible moins rapidement que dans le premier cas d’anorexie. Elle sera, de fait, plus difficile à diagnostiquer.

 

Signaux d’alerte

L’anorexie est une maladie qui s’installe doucement, ce qui rend la prise de conscience de l’entourage plus compliquée.

Nous pouvons constater que la première étape dans l’acquisition de ce trouble est la mise au régime de l’individu. Cependant, entamer un régime n’est pas forcément synonyme d’anorexie !

Nous pourrons commencer à nous inquiéter lorsque ceux-ci seront couplés à de petites phrases répétées régulièrement et qui indiqueraient un dégout de la nourriture et une envie intense de maigrir (« manger fait grossir », « comment peux-tu manger cet aliment si gras ? », « mes cuisses sont trop grosses », …).

Enfin, si cela est suivi de l’apparition de comportements alimentaires inhabituels comme, par exemple, éponger la sauce ou le gras avec de l’essuie-tout, faire le tri dans son assiette, refuser de manger des

aliments qu’on aimait pourtant avant, etc., il sera alors nécessaire de s’inquiéter.

 

Nous pourrons également observer une perte rapide de poids, des règles irrégulières pour

les filles, un IMC en dessous de la normale, des angoisses intenses, un repli sur soi-même,

une passion soudaine pour la cuisine (préparer des plats aux autres, mais ne pas les manger).

L'activité physique intense sera également un signe important alertant de l'anorexie mentale.

 

Tous ces symptômes constituent des signaux d’alerte pour l’entourage.

 

Vaincre l’anorexie

Pour vaincre l’anorexie, il faudra réussir à lutter contre l’activité physique intense, à retrouver la confiance en soi et à manger en fonction de nos besoins nutritionnels uniquement. Bien évidemment, cela est plus facile à dire qu’à faire, pour l’individu souffrant d’anorexie.

 

Le processus de guérison s’effectuera en réalité en plusieurs étapes :

  1. La prise de conscience, par l’individu, de sa propre maladie, sans pour autant s’en tenir pour responsable.

  2. Affronter ses peurs : la peur de grossir mais également toutes les autres.

  3. Ne pas compter que sur soi-même, il faudra s’entourer de personnes bienveillantes et de professionnels pour s’en sortir.

  4. Agir : recommencer à manger, arrêter de compter les calories, arrêter de se faire vomir, arrêter l’activité physique excessive, retrouver confiance en soi, …

Il pourrait également être intéressant de se fixer un poids à atteindre, celui jugé par l’IMC comme étant normal, car il correspond à nos besoins physiologiques.

 

Rôle d'un orthopédagogue

Le rôle d'un orthopédagogue dans l'accompagnement d'individus anorexiques est multiple.

Il pourra, dans un premier temps, tenir un rôle informateur, en sensibilisant l'individu lui-même aux dangers de l'anorexie mais également en sensibilisant son entourage, afin que celui-ci comprenne mieux ce trouble alimentaire.

Il pourra ensuite accompagner l'individu pour lui permettre de vaincre cette compulsion, en étant pour lui un véritable soutien, en travaillant sa confiance et son estime de lui et en l'orientant vers d'autres spécialistes susceptibles de l'aider, tel un psychologue, si nécessaire.

Sources :

  • Pr. RIGAUD Daniel, 100+ idées pour se sortir d’un trouble alimentaire, Éditions Tom Pousse, Paris, 2015.

 

 

 

bottom of page