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DYSPRAXIE

La dyspraxie est un trouble de l’apprentissage gestuel. Il s’agit d’un trouble neuro-développemental qui affecte la motricité fine et aura des conséquences sur la coordination, la planification et l’automatistion de gestes moteurs. 

Lorsque l’on réalise un geste, notre cerveau inscrit la démarche réalisée pour que, petit à petit, ce geste devienne un automatisme. Pour la personne dyspraxique, cet enregistrement ne se fait pas ou très peu, les gestes sont alors, à chaque fois, réalisés comme s’ils étaient fait pour la première fois, c’est-à-dire maladroitement.

Elle n'engendre néanmoins pas de déficit mental.

La dyspraxie peut se présenter seule, mais sera le plus souvent associée à d'autres troubles, comme la dysgraphie. 

Elle touche 5 à 7% des enfants d'âge scolaire, selon Patrick Berquin, professeur de pédiatrie.

Les enfants dyspraxiques devront être accompagnés, le plus souvent par un logopède, un graphothérapeuthe, un psychomotricien, un ergothérapeute voire un psychologue, si nécessaire.

Cette courte vidéo présente, en quelques mots, la dyspraxie.

Nous parlons dans cette vidéo de la dyspraxie de manière générale. Il existe cependant différents types de dyspraxie qui se manifesteront de diverses manières.

1. Quels sont les différents types de dyspraxies?

  • Dyspraxie constructive

Il s’agit de difficultés à assembler des pièces pour construire un tout, par exemple, réaliser un puzzle ou une construction de cubes.

  • Dyspraxie constructive visuo-spaciale

Cette dyspraxie va associer la dyspraxie constructive à un trouble d’organisation spacial et du regard.

Par exemple, fixer une ligne pour lire sera une difficulé. Ainsi, demander à l’enfant de recopier un texte du tableau sera une tâche relevant d’une extrême difficulté.

  • Dyspraxie idéatoire

Dans ce cas-ci, c’est la capacité à utiliser correctement un outil (paire de ciseaux, couverts, fer à repasser, …) qui sera affectée.

  • Dyspraxie idéomotrice

La difficulté sera ciblée sur la réalisation de geste mais sans outil cette fois-ci, par exemple, réaliser des mimes.

  • Dyspraxie de l’habillage

Comme son nom l’indique, cette diffculté se portera sur l’habillage. Faire ses lacets, boutonner un chemisier ou mettre ses vêtements à l’endroit relèvera d’un véritable défi pour l’individu.

Cette dyspraxie sera toujours associée à une autre.

  • Dyspraxie orofaciale

Avec cette dyspraxie, la personne aura des difficultés à réaliser des gestes, mimiques, avec le visage, comme siffler, souffler, se moucher, tirer la langue, …

Cette dyspraxie sera toujours associée à une autre.

2. Le diagnostic de la dyspraxie

L'ouvrage "Comprendre les DYSférences" propose une petite grille de détection de dyspraxie utile pour confirmer ou infirmer un soupçon. Cependant, la dyspraxie étant difficile à détecter, il est vivement conseillé de consulter un spécialiste si nos soupçons persistent. Ce spécialiste, souvent un neuropsychologue, évaluera les fonctions sensori-motrices, visuospatiales et constructives et effectuera un bilan logopédique, graphothérapique et psychomoteur. Seul le spécialiste peut poser un diagnostic.

3. Les conséquences de la dyspraxie expliquée en schéma, à l’aide du principe « Domino Dys ».

4. Que mettre en place pour aider l’élève à développer son autonomie ?

Pour contrer les difficultés issues d’un dyspraxie d’habillage, il existe de nombreux « outils » adaptés.

Par exemple, si nous nous attaquons au problème du lassage de chaussures, outre le fait d’acheter des baskets sans lacets, il est possible d’en acheter des spéciaux ayant pour but de rendre l’action du lassage plus facile.

Les fermetures éclaires étant également un défi, de petites astuces, telle accrocher un pompom à la tirette, peuvent également aider l’enfant.

Concernant la dyspraxie d'habillage, je vous invite à visionner la capsule vidéo réalisée pour le cours de TICE (sous l'onglet UE1).

Il sera également important de développer l'autonomie des enfants en terme d'hygiène, surtout en maternelle. En effet, l'âge de la maternelle correspond à l'âge où l'enfant apprend à aller à la toilette tout seul. Cependant, pour l'élève dyspraxique, le simple fait de devoir se pencher en avant pour ensuite passer sa main derrière et s'essuyer peut être compliqué, l'enfant ayant un équilibre réduit. On pourrait alors leur proposer un petit marche pied si jamais les toilettes sont trop hautes, ou bien placer une poignée à côté de la toilette, pour éviter une perte d'équilibre.

5. Que mettre un place dans une classe pour venir en aide aux élèves dyspraxiques ?

La première chose qu’il sera nécéssaire de faire, est de leur proposer un matériel adapté. Leur psychomotricité fine étant affectée par la dyspraxie, le simple fait de tenir correctement un crayon relève d’un défi. Ainsi, leur proposer des outils avec une poignée ou un plus gros manche permettra une meilleure prise en main et donc une meilleure manipulation des outils.

À l’heure actuelle, il existe une multitude d’outils scolaires adaptés à de tels enfants.

Plusieurs petits exercices existent afin d'aider l'enfant à développer sa motricité fine, même si celle-ci ne saura être similaire à celle d'un enfant non dyspraxique. Citons, par exemple, les "finger eyes" et les exercices allant avec, ayant pour but d'entrainer la dextérité des doigts.

 

L'enfant éprouvera, en cas de dyspraxie visou-spaciale, des difficultés à recopier du tableau. En effet, il lira les deux premiers mots, les recopiera, puis devra reprendre la lecture du texte entier afin de retrouver l'endroit où il s'était arrêté. Le travail devient alors très long et éprouvant pour l'élève. Nous pourrions, à la place, lui donner le texte déjà imprimé ou, si vraiment il est nécéssaire de copier, lui donner le correctif à côté de lui afin d'éviter le passage incessant du plan vertical du tableau au plan horizontal de la feuille.

Afin d'éviter les mouvements inutiles et de faciliter la vie de l'élève dyspraxique, il sera utile de le placer en face du tableau, de sorte à ce qu'il ne doive pas se tourner.

Les enfants dyspraxiques ont souvent une mauvaise notion du temps. Ainsi, s'ils disposent de 10 minutes pour réaliser un exercice, ils sont incapables de savoir ce que cela représente. Efforçons-nous donc de matérialiser le temps, à l'aide d'un timer ou d'un minuteur par exemple.

Enfin, il sera important de favoriser l'estime de soi très faible de l'enfant dyspraxique, qui, au fur et à mesure des années, développe souvent un sentiment d'incompétence acquise à la suite d'échecs répétés. Le féliciter publiquement et récompenser ses efforts (et non les résultats obtenus!) est un moyen idéal de redonner de la confiance à l'enfant. Donnons-lui également des tâches, des responsabilités qu'il sera capable d'accomplir, afin qu'il se sente important et trouve réellement sa place au sein du groupe-classe.


 

Bien évidemment, il existe bien d'autres choses à mettre en place au sein d'une classe.

Pour tout enseignant souhaitant disposer d'une série d'astuces, le livre "100 idées pour aider les élèves dyspraxiques" sera certainement d'une précieuse aide.

Sources:

  • GUILLOUX R., L’effet domino « dys » : limiter l’enchainement des difficultés en repérant les troubles spécifiques des apprentissages et en aménageant sa pédagogie, Chenelière Education, 2009

  • KIRBY Amanda & PETERS Lynne, 100 idées pour aider les élèves dyspaxiques, Éditions Tom Pousse, Paris, 2010

  • PETINIOT Marie-Jeanne, Comprendre les DYSférences, Éditions Erasme, Collection "À la ressource", Namur, 2016

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