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DYSLEXIE - DYSORTHOGRAPHIE

Dyslexie

La dyslexie est un trouble affectant la lecture mais également l’orthographe.

En effet, 85% des enfants dyslexiques sont également dysorthographiques.

La dyslexie peut être innée ou aquise, suite à un traumatisme, tel un AVC par exemple.

Elle ne dépend ni de l’intelligence, ni du contexte économique ou familial.

Nous pouvons distinguer deux types de dyslexie: la dyslexie d'assemblage et la

dyslexie de surface.

Dans le premier cas, c'est la zone phonologique qui cause défaut,

celle-ci étant inactive. Il y aura alors une confusion entre les sons vus et les sons lus. Cette dyslexie est plutôt auditive. 

Dans le deuxième cas, c'est la zone graphémique qui est inactive. Cela provoquera une dyslexie plutôt visuelle, avec confusion de lettres écrites.

1. Quelles sont les caractéristiques de la dyslexie ?

Dresser le profil type d’un enfant dyslexique serait bien ridicule.

En effet, il n’existe pas de profil cible, les personnes dyslexiques sont tout simplement comme les autres personnes: toutes différentes !

Cependant, certaines caractéristiques apparaissent de manière plus ou moins régulière dans la majorités des cas. Quelles sont-elles ?

Nous pourrions, dans un premier lieu, citer une tendance à confondre certaines lettres. Par exemple, entre m / n, p / b, ... Cette confusion peut être tant visuelle qu'auditive.

Une confusion kinétique (emplacement des lettres) ainsi qu'une inversion des syllabes pourront également être observées (exemple: mal / mla).

Nous pourrons aussi constater des commissions ou, à l'inverse, des additions (exemple: bibliothèque / biblothèque ou fenêtre / fenênêtre).

L'individu pourra également inverser ou, carrément, inventer des mots qui rendent la phrase incohérente (exemple: maman nous prépare un festin / maman nous prépare un destin.)

La lecture sera lente et le sujet éprouvera des difficultés à comprendre ce qu'il lit.

Enfin, la lecture ne sera pas fluide et des difficulté à exprimer ses idées, tant à l’oral qu’à l’écrit, est également une caractéristique chez un dyslexique.

2. Quelles en sont les causes ?

Il s’agit d’un trouble neurologique. Cette hypothèse fut confirmée grâce aux progrès de l’imagerie médicales et à des études, telle celle menée par  le professeur Michel Habib, neurologue. Celui-ci a comparé le cerveau de personnes dysexiques et non-dyslexiques durant l’activité de lecture. Résultat ? Il s’est avéré qu’une aire visuelle du lobe temporal gauche, responsable de la reconnaissance des mots, ne s’active pas chez les personnes souffrant de dyslexie.

D’autres études ont témoigné que, peu importe le pays ou la langue, c’est toujours cette même aire qui dysfonctionne. Le professeur Michel Habib et Jeanne Siaud-Facchin, psychologue clinicienne, affirment donc tous les deux que, à tâche égale, une personne dyslexique présentera une activité cogntovie beaucoup plus intense et fatiguante, sans égaler le résultat obtenu par une personne non-dyslexique. Cela est donc, bien évidemment, source de nombreux découragemants et d’une perte d’estime de soi pour l’individu dyslexique.

Des études neurolinguistiques ont, quant à elles, affirmé que l'individu dyslexique utilisait le mauvais hémisphère de son cerveau pour lire. En effet, celui-ci utiliserait la partie droite alors que c'est l'hémisphère gauche qui nous sert à lire.

Ducan Milne, lui, affirme que la dyslexie trouverait son origine dans un dysfonctionnement cérébral suite à un défaut de maturation de deux processus neuronaux: le processus phonologique et le processus visuel.

Certaines recherches menées dans les années 90 ont également affirmé que la dyslexie aurait des origines génétiques, plusieurs chromosomes étant impliqués dans le développement de celle-ci (le 3, le 6 et le 15).

Plus récemment, deux physiciens ont proposé une nouvelle explication. Selon eux, la dyslexie serait causée par un défaut de la tache de Maxwell, située dans l'oeil, ce qui causerait, notamment, l'inversion des lettres.

 

3. Quelles en sont les conséquences ?

Les conséquences de la dyslexie sont multiples.

Ayant une carence dans le processus neurologique d'association graphophonémique, l'individu dyslexique éprouvera beaucoup de difficultés à dépasser le stade logographique, c'est-à-dire le stade du déchiffrage des mots connus grâce à leur couleur ou leur police habituelle, par exemple.

Au plan des apprentissages, nous pourrions citer une lenteur lors de l’acte de lecture, une difficulté à comprendre ce qu’il lit (l’élève devra, par exemple, relire plusieurs fois les consignes avant de les comprendre), un vocabulaire souvent peu enrichi, un désintéressement pour tout ce qui nécéssite la lecture.

D’un point de vue social, l’enfant développera très probablement au faible estime de lui qui pourrait epatir sur ses relations avec autrui (ne pas vouloir rester avec d’autres enfants de peur qu’ils se moquent de lui, …).

 

4. Que mettre en place dans une classe pour venir en aide aux élèves dyslexiques ?

Pour l’élève présentant une dyslexie, lire un texte demande un véritable effort, mais le comprendre sera d’autant plus compliqué. En effet, étant concentré sur l’action de lecture, l’élève ne parvient pas à saisir le sens du texte et à en dégager la signification. Pour ces élèves, l’utilisation d’un logiciel de reconnaissance optique des caractères (ROC) lui sera extrêment utile. Ce logiciel permettra de réciter à « voix haute » le texte, afin d’éviter à l’enfant de le lire par lui-même. Celui-ci pourra alors se concentrer sur le sens du récit.

Sur les feuilles distribuées aux élèves, il est conseillé de rédiger des phrases courtes et précises, dans les consignes par exemple. Il faudra ensuite s’assurer qu’il a compris ce qui est attendu de sa part. Autre exemple, plutôt que de citer une suite de questions aux quelles il devra répondre sur le reste de la feuille, séparons les, crééons des sous-questions afin de faciliter sa compréhension. En effet, en posant un double question, l’élève risque fortement d’oublier de répondre à une partie de celle-ci, et ce même s’il en connaissait la réponse. Ainsi,  « Cite et explique le rôle des organes du système digestif. » deviendra « Cite les organes du système digestif. » et « Explique le rôle de chaque organe. » .

Une police adaptée (Comic Sans MS ou Arial, par exemple) en taille 14 facilitera également la lecture.

Nous pourrions également utiliser des illustrations afin de faciliter la compréhension. Cependant, ne tombons pas dans l’excès en surchargeant les feuilles d’images.

Pour l'apprentissage de la lecture, une méthode phonique fonctionnera généralement mieux qu'une méthode globale. À noter également que les méthodes sensori-motrices (Jean qui rit, ...) donnent de bons résultats chez les enfants dyslexiques. Cependant, chaque enfant étant différent, chaque cas est à examiner et il faudra déterminer quelle méthode convient le mieux à l'enfant.

Lors des exercices, il sera peut-être également nécéssaire de laisser à l’élève un peu plus de temps qu’aux autres. Surligner avec lui les difficultés dans un texte peut s’avérer utile. Par exemple, si l’élève a une forte tendance à confondre les « m » et les « n », nous pourrions surligner tous les « m » en vert et tous les « n » en orange. Il est également possible de surligner des sons, des syllabes ou même des mots importants.

 

Ne l’obligeons jamais à lire un texte à voix haute, cela pourrait le gêner devant ses camarrades et réduire considérablement son estime de lui.

Enfin, afin d’éviter le découragment, évitons le bic rouge lors des corrections, celui-ci étant la figure de l’échec chez les enfants. Ce conseil n’est néanmoins pas appliquable uniquement à ce cas-ci.

 

Il existe, bien entendu, une multitude d’autres conseils. Il reviendra alors aux professionnels accompagnant l’enfant de sélectionner ceux qui lui correspondent.

NB : de nombreux choses à mettre en place concernant l’orthographe seront abordées dans la section dysorthographie. Ces conseils seront applicables à l’enfant dyslexique.

Sources :

  • DONNELLY Karen, Vivre avec la dyslexie, Les Éditions Logiques, Collection Ados, Canada, 2000.

 

  • REID Gavin & GREEN Shannon, 100+ idées pour venir en aide aux élèves dyslexiques, Éditions Tom Pousse, Union Européenne, 2012.

 

SUGGESTION :

Rédigé par deux professeurs spécialisés dans les troubles de l’apprentissage et leur rééducation, cet ouvrage n’a pas pour but de nous informer sur la dyslexie mais propose une orientation plutôt pratique, suggérant une série d’idées faciles à mettre en place, tant à l’école qu’à la maison, afin d’aider l’élève dyslexique à accéder aisément aux apprentissages et à préserver son estime de soi.

De nombreux conseils concernent plus particulièrement la dysorthographie. Ils restent néanmoins utiles à l’enfant dyslexique, celui-ci étant presque toujours dysorthographique.

Petit point faible de l’ouvrage : il propose de nombreuses idées mais n’explique pas toujours pourquoi elles sont bénéfiques à l’enfant dyslexique.

Dysorthographie

La dysorthographie est un trouble de l’écriture affectant

l’orthographe. Si la plupart des enfants dyslexiques sont également

dysorthographiques, tous les enfants dysorthographiques ne sont pas

forcément dyslexiques.

La dysorthographie est un trouble neuro-développemental. Il ne signifie pas

que l’enfant souffre d’une déficience intellectuelle. Si les facteurs

environnementaux, socio-culturels ou psychologiques ne sont pas à l’origine du

trouble, ils peuvent cependant l’aggraver.

 

La dysorthographie affecte les mécanismes de langage écrit, tant au niveau de la compréhension que de l’expression. Les enfants dysorthographiques éprouvent des difficultés à visualiser mentalement les mots, à effectuer un conversion « son-lettre » et à mémoriser les processus orthographiques. L’orthographe ne s’automatise pas et reste donc constamment une tâche très lourde cognitivement.

Il existe trois types de dysorthographie ;

  • Dysorthographie de surface : si on lit le texte à haute voix, on ne distinguera pas de fautes, car celles-ci touchent des homophones (vers/vert) ou des sons qui s’entendent de la même manière (o/au).

 

  • Dysorthographie phonologique : l’enfant reste au stade logographique, c’est-à-dire qu’il sait écrire uniquement des mots connus qu’il a déjà « photographiés ».

 

  • Dysorthographie mixte : cette dysorthographie est un mélange, une association, des deux premières.

 

1. Les différentes manifestations de la dysorthographie, en schéma :

2. Quelles sont les conséquences de la dysorthographie ?

La conséquence principale sera bien entendu la mauvaise orthographe de l’enfant, qui pourrait impacter dans toutes les matières scolaires. À cela, il faudra bien souvent ajouter un sentiment d’échec, de honte, de frustration, d’incompétence. Le risque de phobie scolaire devient alors accru et il est important de favoriser l’stime de soi de ces enfants afin d’éviter d’en arriver là.

 

3. Que mettre en place dans une classe pour venir en aide à un enfant dysorthographique ?

L’enfant devra impérativement être suivi par une logopède qui pourra retravailler ses points fiables avec lui. Pour ce faire, de nombreux jeux permettent de travailler la grammaire ou autre tout en s’amusant.

Il sera important que nous ne le pénalisions pas pour son orthographe lorsqu’il s’agit d’une autre matière, il faut se référer à l’objectif de la leçon. Si celui-ci n’était pas d’acquérir une bonne orthographe de certains mots, par exemple, alors n’en tenons pas compte si l’enfant les écrit mal, ne le pénalisons pas pour ça.

Il sera également utile d’autoriser l’enfant à utiliser son dictionnaire à tout moment si celui-ci le désire, notamment pendant les examens.

Les examens devront également être adaptés pour ces enfants, en les autorisant, par exemple, à avoir un petit temps supplémentaire pour complèter leurs réponses. Nous pourrions également envisager la passation de certains examens de manière orale, vu que c’est le langage écrit qui pose problème à cet enfant.

Lors des cours, donnons les supports écrits à l’avance, ne les obligeons pas à recopier eux-mêmes les cours, ils risqueraient d’y faire de nombreuses erreurs et de ne plus savoir se relire par la suite, ce qui les handicaperait.

Il est également possible de leur fournir des aide technologiques lors de leurs productions écrites. Il existe, en effet, de nombreux logiciels, tel Antidote, qui permettent de vérifier l’orthographe.

Pour les activités dont le but est de travailler l’orthographe, comme les dictées, il existe des aménagements possibles. En effet, plutôt que de réciter de longues phrases aux enfants, ce qui est une importante tâche cognitive, nous pourrions leur proposer des dictées à trous, qu’ils complèteraient par des mots ayant fait l’objet d’un travail au préalable.

Sources :

  • TOUZIN Monique, 100 idées pour venir en aide aux élèves « dysorthographiques », Éditions Tom Pousse, Paris, 2014.

  • PETINIOT Marie-Jeanne, Comprendre les DYSférences, Éditions Erasme, Collection "À la ressource", Namur, 2016

 

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