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PSYCHOLOGIE ET MÉTHODOLOGIE DES APPRENTISSAGES:

GÉNÉRALITÉS ET DIFFÉRENCIATION

Lors de ce cours, nous avons abordé différents concepts influençant les apprentissages: l'alimentation, le sommeil, la mémoire, ... Il nous a ensuite été demandé de sélectionner un outil ou une méthode d’apprentissage, de l’exploiter et de le mettre en lien avec les concepts vu au cours.

J’ai choisi de développer un outil que je trouve particulièrement intéressant : les mind map.

 

Les cartes mentales proviennent de la programmation neurolinguistique et de la psychologie cognitive. Elles furent mises au point dans les années 70 par Tony Buzan et, ce, grâce aux recherches menées par Joseph D. Novak.

Mais qu’est-ce qu’une carte mentale? C’est une représentation schématisée d’un ensemble de concepts. Plutôt que de les organiser dans des phrases de manière linéaire, les concepts sont disposés en étoile autour d’un sujet central. La carte mentale est donc constituée de mots clés reliés les uns aux autres.

Exemple :

 

 

Il s’agit d’une manière ludique et créative d’organiser et de structurer ses idées. Elle permet de donner une vision synthétique d’un sujet complexe. Elle augmente ainsi la compréhension et donne également plus de sens.

 

Elle a l’avantage d’utiliser les deux hémisphères de notre cerveau et donc de développer l’hémisphère droit qui est bien trop peu sollicité à l’école. C’est grâce à celui-ci que nous pouvons être créatifs. La créativité, très peu utilisée dans nos régions, est pourtant un aspect essentiel de tout apprentissage.

En effet, Jean Piaget lui-même a dit « Le principal but de l’éducation est de créer des hommes qui sont capables de faire de nouvelles choses et pas simplement répéter ce que les autres générations ont réalisé – des hommes qui sont créatifs, inventifs et découvreurs. »

La carte mentale possède un autre avantage non négligeable : une amélioration de la mémorisation. En effet, celle-ci, dans sa manière de structurer les idées, respecte l’organisation naturelle de notre cerveau qui est de faire des liens entre des concepts et sous-concepts.

Le processus de mémorisation est simple : enregistrement, stockage et restitution.

Les informations vont, dans un premier temps, passer par la mémoire sensorielle, grâce à nos perceptions.

Elles seront ensuite envoyées dans notre mémoire à court terme, appelée également mémoire de travail.

La mémoire à court terme permet de garder des informations en mémoire pendant quelques secondes uniquement.

La mémoire de travail est une partie de la mémoire à court terme. Elle est utilisée lorsque les informations enregistrées dans la mémoire à long terme sont à nouveau sollicitées.

Enfin, la mémoire à long terme permet de stocker les informations de quelques minutes à toute une vie.

Pour toucher la mémoire sensorielle, les images mentales seront très importantes. Celles-ci étant fort présentes dans les cartes, le processus de mémorisation sera déjà mis en route.

De plus, pour faciliter le traitement de l’information en mémoire de travail, il est conseillé d’utiliser des mots-clés et de hiérarchiser les informations selon leur importance, celle-ci ayant une capacité limitée. La carte mentale permet cela, vu qu’elle utilise des mots clés qui résument une information plus large et les organise autour d’un sujet central, ce qui facilitera le traitement en temps réel de l’information. En effet, le processus de mémorisation va dépendre de l’organisation de l’information.

La mémoire sémantique sera fortement sollicitée car la carte permet de se créer un lexique et des images mentales, celle-ci ne comportant que des mots mis en relation les uns aux autres. Faire des liens entre les concepts et les organiser par catégorie aide à la mémorisation.

Le processus de restitution sera, par ailleurs, bien plus facile grâce aux images mentales qui vont accompagner et faciliter le souvenir. En effet, l’usage de symboles, de couleurs, de mots-clés, permet la récupération aisée des informations.

Ces points positifs ne manqueront pas de susciter de la motivation, facteur clé de l’apprentissage, chez les élèves.

Elle va, de plus, faire appel aux perceptions visuelles de l’élève. La « Mind Map » est donc un outil convenant à un très grand nombre d’élèves.

Les cartes mentales conviendraient, notamment, particulièrement bien aux enfants à haut potentiel et à leur pensée divergente. En effet, les HP ont une manière de penser qui est divergente : ils partent d’une idée et ils enchainent, font des liens, pensent à d’autres choses et au final se retrouvent très loin du sujet initial. La carte mentale les aidera à ne pas perdre de vue le sujet central tout en leur permettant de faire un grand nombre de liens avec d’autres concepts et sous-concepts qui y sont liés. Certains enfants, non HP, pensent de la même manière et apprécieront l’utilisation des mind map.

 

Elle permet également de rendre l’élève plus autonome dans son apprentissage, vu qu’il crée, lie et organise lui-même ses idées et pensées.Elle est donc très intéressante à adopter en classe.

Mais comment ?

Elle peut être exploitée dans presque tous les contextes et toutes les matières. Elles sont, la plupart du temps, utilisées comme aide-mémoire (synthèse), brainstorming ou même lors de prises de notes.

Des logiciels numériques, tels que Xmind ou Xline, permettent de réaliser des cartes directement sur ordinateur ou sur tablette.

Cependant, un enfant n’étant pas visuel du tout éprouvera énormément de difficultés à se repérer sur une carte mentale.

Voici donc l’inconvénient, et pas des moindres, de l’outil : il ne convient pas forcément à tout le monde.

 

Dès lors, et en connaissance de ces éléments, nous pouvons affirmer qu’il serait intéressant d’utiliser les cartes mentales en classe, mais pas exclusivement. En effet, ne convenant pas à tous les élèves, il serait plus judicieux de proposer celles-ci en différenciation.

Ainsi, chaque élève aurait le choix entre une carte mentale ou un texte plus linéaire et y trouverait son compte.

 

Notes sur les personnes citées:

- Tony Buzan: psychologue anglais né en 1942. Il a écrit de nombreux ouvrages traitant de l’apprentissage, de la mémoire et du cerveau.

- Joseph D. Novak: professeur de sciences de l’éducation et de didactique à l’université de Cornell, né en 1932.

- Jean Piaget : psychologue, logicien et épistémologue suisse né en 1896.

 

Sources:

 

  • BENZ P., Travailler en classe avec des cartes mentales, Editions Delagrave, Collection ProjetTice, Paris, 2011.

 

  • DELENGAIGNE Xavier, Boostez votre créativité avec le Mind Mapping, Editions Dunod, Collection Efficacité professionnelle, France, 2013.

 

  • VINCX Shauna, Comprendre et répondre aux besoins spécifiques de l’enfant à haut potentiel, TFE, HE2B Nivelles, 2017

 

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