top of page

DYSPHASIE

1. Qu’est-ce que la dysphasie ?

Étymologiquement, « dysphasie » signifie « parole difficile ». La dysphasie

est donc un trouble sévère du langage oral, à l’origine

neuro-développementale. On constate que 22% de dysphasiques

appartiennent à la même famille. Il y aurait donc également une origine

génétique.

La dysphasie pourra être observée dès le début de la phase

d’apprentissage du langage. En effet, les enfants ont envie de

communiquer, mais n’y arrive pas via le langage oral. Ils vont

donc utiliser la communication non-verbale depuis tout

petits. Il ne s’agit donc pas d’un touble de la communication.

 

Il est important de souligner que dysphasie ne signifie pas déficience

intellectuelle ; les personnes dysphasiques ont une intelligence tout à

fait normale !

2. Quels sont les différents types de dysphasie ?

Il existe deux grands types de dysphasie : la dysphasie expressive et la dysphasie réceptrice.

 

Dans la première, l’individu éprouvera surtout des difficultés à s’exprimer, mais aura une meilleure compréhension. Ils ont du mal à trouver leurs mots ou déforment ceux-ci.

 

Dans la seconde, les difficultés toucheront plus particulièrement la compréhesion et le décodage, ce qui entrainera automatiquement des difficultés d’expression, même si celle-ci sont moindres que dans le cas de la dysphasie précédente. Ils n’ont pas d’image auditive des mots et tiennent un discours incohérent.

 

Enfin, une dysphasie mixte, associant la réceptive et l’expressive, est également possible.

 

3. Quelles sont les caractéristiques de la dysphasie ?

Quelques signes sont caractéristiques de la dysphasie. Nous pourrions, par exemple, citer des difficultés à trouver ses mots pour construire une phrase, des mots déformés, une mauvaise syntaxe.

Le langage imager ou le second degré pourraient également être mal compris.

 

4. Quelles sont les causes de la dysphasie ?

Certaines pathologies peuvent être à l’origine des troubles du langage, citons, par exemple, une malformation oro-faciale, de la bouche, de la langue ou encore du palais.

Parfois, il s’agira de difficultés intellectuelles qui impacteront sur le langage.

Des malformations ou lésions cérébrales et neurologiques pourront également être responsables des difficultés langagières.

Un dysfontionnement des structures de l’hémisphère gauche du cerveau, impliquées dans le langage, pourrait, dans certains cas, être la cause de la dysphasie.

 

5. Comment diagnostiquer la dysphasie ?

Le diagnostic sera difficile à poser au début de la vie de l’enfant.

En effet, il n’est pas aisé de différencier un retard, dans l’apprentissage du langage, d’un réel trouble, chaque enfant ayant un rythme d’apprentissage différent. Il faudra, généralement, deux ans de prise en charge de l’enfant avant de confirmer qu’il s’agit d’un trouble et non d’un retard.

Cependant, quelques signes avant coureurs pourront alerter les parents, dès le plus jeune âge de l’enfant, malgré que ceux-ci ne soient pas systématiquement synonymes de dysphasie. Nous pourrons constater, dans un premier lieu, peu ou pas de babillage chez l’enfant, peu de mimiques, et peu ou pas d’accroche du regard.

 

Si, l’enfant prenant de l’âge, un doute important est présent chez les parents ou l’instituteur, il est conseillé de consulter le médecin de famille, un psychologe ou un orthophoniste. Le médecin pourra renvoyer la famille vers le service approrié, le psychologue pourra évaluer les fonctions cognitives ainsi que les aptitudes relationelles de l’enfant, celles-ci étant susceptibles d’intervenir dans l’aquisition du langage, et l’orthophoniste, quant à lui, pourra évaluer les compétences langagières tant d’un point de vue expressif que compréhensif.

 

Seuls ces spécialistes sont capables d’établir le diagnostic, les parents et professeurs ne peuvent que le suspecter. L’ouvrage « Comprendre les DYSférences » propose une grille diagnotic utiles pour un parent ou professeur suspectant le trouble. À noter à nouveau que cette grille peut aiguiller mais en aucun cas établir le diagnostic.

6. Quelles sont les conséquences de la dysphasie ?

D’un point de vue social, la communication étant altérée, les realtions avec autrui seront compliquées. Le jeune enfant pourrait donc éprouver des difficultés à se faire des amis, à jouer avec eux, et à entretenir une amitié. De plus, les moqueries et le rejet pourraient être présents chez les jeunes enfants.

 

D’un point de vue scolaire, il est probable que l’enfant soit en échec, car apprendre est difficile lorsque l’on ne comprend pas bien ou que l’on a des difficultés langagières. Sans adaptations pédagogiques importantes, les apprentissages seront rendus extrêmement difficiles.

 

Tout cela engendrera frustation, isolement, sentiment d’impuissance, d’incompétence, et donc perte de l’estime de soi.

 

7. Que faire pour communiquer avec une personne dysphasique ?

Lorsqu’une personne dysphasique vient vers nous pour discuter, arrêtons toute action simultanée pour être concentré à 100% sur le message qu’il essayera de nous transmettre.

 

Mais si, malgré cela, nous ne comprenons pas ce qu’il essaye de nous dire, que pouvons-nous faire ?

Surtout, ne lui disons pas que nous n’avons rien compris, mais ne faisons pas semblant non plus d’avoir compris. Nous pouvons, à la place, lui poser des questions fermées afin d’obtenir des réponses qui nous éclaireraient sur le message.

Ne lui demandons pas non plus de répéter, ceci entrainerait davantage de frustration.

Nous pouvons également faire appel aux dessins ou aux pictogrammes. Les pictogrammes seront un outil de communication extrêment utile, tant pour la dysphasie réceptive que pour la disphasie expressive. En effet, si la personne ne comprend pas notre message oral, l’illustrer pourra l’aider dans sa compréhension. À l’inverse, si nous ne comprenons pas ce que la personne dysphasique tente de nous exprimer, les images pourraient nous aider à saisir le sens du message.

Pour faciliter la compréhenson de l’individu lorsque nous nous exprimons, exagérons les mimiques, les gestes et les intonations.

Afin de vérifier que notre message est compris, nous pourrions lui demander de mimer ce qu’il a compris ou appris.

Dans tous les cas : favorisons la l’échange : expliquons ce que nous sommes en train de faire, lisons-lui des histoires, posons-lui des questions, parlons lentement, utilisons des mots simples mais pas de langage bébé, découpons et reformulons nos demandes, …

Il sera important que le sujet suive une rééducation, afin qu’il prenne conscience des différentes parties des mots, de la phrase, pour que son message soit, au fur et à mesure, un peu plus clair. La rééducation, certe, ne supprimera pas le trouble, mais pourra néanmoins aider de manière efficace.

 

8. Que mettre en place dans une classe afin d’aider un élève dysphasique ?

Une première chose à laquelle il faudra être attentif, c’est à nos consignes : donnons des consignes simples.

Instaurer une certaine routine dans la classe aura également pour effet de rassurer et d’aider l’enfant qui, petit à petit, saura exactement quoi faire à quel moment.

Multiplier les approches lors des leçons sera indispensable pour correspondre au mieux à l’élève: faisons appel aux perceptions visuelles, auditives et kinésthésiques. Pour développer les perceptions kinésthéstiques, des petits jeux, tel que « l’objet caché » (un objet dans une boite, l’enfant peut seulement le toucher, sans le voir, et doit deviner ce que c’est) sont adaptés. Ils participent également au développement de la mémoire de travail.

 

L’apprentissage de la lecture sera une épreuve pour l’enfant dysphasique. Dans un permier temps, il est important de savoir que, si nous voulons qu’il se concentre sur l’acte de lecture et sur le message transmis dans le texte, nous devons éviter d’y ajouter des illustrations. Il est, en effet, préférable de lui demander, à la fin, d’illustrer lui-même ce qu’il a compris du texte.

Concernant la méthode la plus appropriée, il semblerait que celle de l’assemblage syllabique convienne plutôt bien aux enfants dysphasiques. Cependant, chaque enfant étant différent, il faudra analyser la situation au cas par cas.

L’avantage de cette méthode est qu’en matière de déchiffrage et d’encodage, elle est plus facile et efficace. Le découpage syllabique permettra à l’enfant de visualiser plus clairement l’organisation du mot. Utiliser des couleurs différentes lors du découpage des syllabes pour également aider au déchiffrage. Les couleurs peuvent aussi aider à mettre en évidence les lettres muettes, comme les « s » à la fin de certains mots.

Une fois que l’enfant aura compris cette méthode, lui proposer des lettres et syllabes amovibles pourrait lui être utile dans son apprentissage de l’écriture.

Il est également très important de jouer avec l’enfant, à des jeux stimulants pour le langage. Peut-être cela se présentera à l’aide de playmobile, l’enfant inventerait et raconterait une histoire. Il existe également des jeux de société stimulant pour le langage, comme par exemple « Bla Bla Bla » édité par « Djeco ».

 

Sources :

bottom of page