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QUESTIONS D'ÉTHIQUE ET DE DÉONTOLOGIE

Dans le cadre du cours d’éthique et de déontologie, il nous était demandé de choisir une situation pouvant se présenter dans le cadre de notre pratique et d’appliquer un raisonnement éthique sur base de cette situation.

Réalisant mon stage dans le type 8 (= enseignement spécialisé pour les élèves ayant des troubles instrumentaux) et mon travail de fin d’études abordant le thème du TDAH (= Troubles Déficitaires de l’Attention avec ou sans Hyperactivité), je me suis alors demandé comment un orthopédagogue devrait se positionner par rapport à l’administration de Ritaline chez les enfants TDAH ? La préconiser ? La tolérer? La bannir ?

 

Avant tout, il me semble important de se renseigner plus amplement sur la Ritaline et ses effets.

 

La Ritaline est un médicament disponible uniquement sous prescription médicale aidant à améliorer la concentration et à réduire l’agitation. De nombreux étudiants affirment que la prise de Ritaline les aide, principalement en période d’examens, à être dans de meilleures dispositions pour étudier. Il est important de préciser que la Ritaline ne guérit pas le TDAH mais aide à diminuer ses symptômes.

Toutefois, la Ritaline reste un médicament présentant de nombreux effets secondaires, comme tous les médicaments. Peut-elle alors être dangereuse ?

 

Selon les enfants et la dose qui leur est administrée, la Rilatine est susceptible de provoquer des maux de tête, des troubles du sommeil ou encore de l’agressivité. Il s’agit là des effets secondaires les plus observés.

Des vomissements, maux de gorge, douleurs articulaires, douleurs abdonimales ou vertiges sont également possibles.

Dans de très rares cas, des hallucinations ou des pensées suicidaires apparaissent, ce qui démontre l’implication de la Ritaline dans les modifications de la personnalité du sujet.

Tous ces symptômes sont particulièrement présents au début et tendent à diminuer au fur et à mesure, et si tel n’est pas le cas, un ajustement de la dose ou un arrêt du médicament sont les solutions au problème.

 

Par ailleurs, la Ritaline est un psychostimulant contenant des amphétamines, considérées aujourd’hui comme des stupéfiants. Dès lors, peut-on dire qu’il s’agit d’une drogue ? Les avis médicaux sur le sujet sont assez divisés, ce qui explique notre question de départ : comment nous positionner pas rapport à cela ?

Le médecin généraliste Dominique Dupagne témoigne : « La Ritaline est une béquille chimique qui permet à certains enfants de s’adapter à des contraintes très dures pour eux. Ces enfants… sont porteurs d’un caractère fait pour le mouvement, l’espace, la liberté de bouger, d’essayer, d’expérimenter, de créer, d’inventer. Cela fait d’eux des enfants encombrants, dérangeants et finalement rabroués en permanence. Ce médicament… calme et rend attentif certains d’entre eux… Mais fondamentalement, il s’agit d’un artifice qui ne soigne rien, et qui permet de s’adapter à un système normalisant qui, lui, ne s’adapte pas à ses enfants ».

(commentaire issu du site web https://www.dys-positif.fr/ritaline-effets-secondaires-les-dangers-sur-le-long-terme/)

 

Cette dernière phrase est assez intéressante car elle souligne l’aspect tout à fait inégalitaire du système qui définit une norme de « normalité » selon certaines personnes qu’il considère comme « meilleures » et ce sans tenir compte des personnes à besoins spécifiques.

Mais le rôle même d’un orthopédagogue n’est-il pas d’adapter l’environnement de l’enfant en fonction de ses besoins ?

 

D’un avis tout à fait personnel, je pense que la Ritaline est bien trop souvent administrée aux enfants sans qu’aucun aménagement n’ait, au préalable, été mis en place pour lui permettre de s’intégrer dans le système scolaire.

De nombreux aménagements sont, en effet, envisageables, comme par exemple placer des élastiques entre les pieds du banc, pour que l‘enfant puisse jouer avec ses jambes et ainsi canaliser son agitation motrice. De plus courtes séances de cours dynamiques ainsi que quelques exercices de brain gym avant un cours sont également des options faciles à mettre en place pour permettre à l’enfant d’être plus concentré et attentif.

 

Je pense qu’il faudrait, plutôt que de privilégier la Ritaline dès qu’un enfant remue trop ou n’est pas assez concentré, mettre en place un accompagnement orthopédagogique qui permettrait d’aider réellement l’enfant en tenant compte de ses spécificités.

Faudrait-il supprimer totalement la Ritaline ? Actuellement, je ne suis pas en mesure de me prononcer à ce sujet car je manque d’expérience, mais dans tous les cas, je suis d’avis de dire qu’il faudrait la diminuer largement pour tenter d’aider l’enfant par des accompagnements adaptés et ce avant de la prescrire.

 

Pourquoi un tel avis ? De nombreux enfants sont méconnaisables suite à la prise de Ritaline qui les assome complètement sans pour autant soigner le problème. De plus, la prise abusive de médicaments, quels qu’ils soient, reste dangereuse pour la santé, en raison des effets secondaires. Enfin, il s’agit d’une forme de drogue, même si celle-ci est douce, en prescrire à un enfant ne devrait pas être la solution la plus préconisée.

 

Sources :

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